Après notre week-end à Charleston, on continue notre descente vers le sud en direction de Savannah. Les souvenirs que j’en ai sont vagues et se réduisent à un passage éclair à l’occasion d’un road trip entre potes en 2013. J’ai hâte de vivre à nouveau cette ville qui plaît tant, qu’elle en est devenue une des destinations préférées des américains.
Pour cette première matinée à Savannah, le ciel est gris mais il fait doux. On file manger des gaufres au Mirabelle Café avant d’entamer les visites. Rémy choisit sans surprise une gaufre sucrée jambon/fromage… Je reste soft avec un panini poulet et une gaufre fraises/nutella en dessert.
Après le déjeuner, on commence les visites au Lafayette Square, l’une des nombreuses places vertes du quartier historique. Les chênes, recouverts de mousse espagnole, sont spectaculaires et jettent une ombre intimidante qui plonge la place dans l’obscurité. Sous les arbres, une fontaine, quelques bancs et des allées pavées. Tout autour de la place, des maisons en pierre, en brique et en bois. Là aussi, des balcons en fer forgé habillent les bâtisses. La végétation se fait dense. Les feuilles, les fleurs, la mousse et le lierre ornent les rues, les jardins et les cours.
On continue notre balade en direction du parc Forsyth. En chemin, on traverse d’autres squares dont le cadre est identique. Parfois quand-même, un gazebo ou la statue d’un personnage historique remplace la fontaine. On ne visite pas tous les squares puisqu’il y en a 22 dispersés sur une trentaine de rues. Cette configuration atypique remonte à 1733, quand le général James Edward Oglethorpe fonde Savannah. Dans ses plans, il imagine des rues perpendiculaires entrecoupées de places boisées à leur intersection. Savannah serait alors la première ville américaine construite selon un plan en damier.
Le Chippewa square, à gauche, a servi de décor au film Forrest Gump. La fameuse scène du banc où Forrest, assis avec sa valise aux pieds, entame le récit de sa vie, et bien c’est ici !
Dans les rues, les badauds se promènent sous la douceur du climat hivernal. L’ambiance est paisible et reposante. Les sabots des chevaux qui tirent les calèches raisonnent sur les pavés. Un musicien joue du jazz sous un arbre. Et les vieux trolleys promènent les visiteurs.
Je n’ai pas cette sensation de perfection comme à Charleston. Il y a quelque chose d’authentique dans les rues. On peut apercevoir de vieilles maisons, avec des façades encore en ruine par endroit. La Historic Savannah Foundation oeuvre pour préserver l’héritage de l’histoire et restaure, depuis 1950, les vieilles bâtisses construites pendant la période coloniale. Il y a aussi beaucoup d’escaliers et quelques single house. Les couleurs, quant à elles, sont plus sombres et plus ternes qu’à Charleston. Les nombreuses places sont ombragées. Mais Savannah me parait douce à vivre.
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Quand on s’éloigne des squares, les rues et les maisons se font plus grandes. On croise des résidences aux styles néo classique et fédéral. Quand on arrive au Forsyth Park, on se repose sur un banc face à la fontaine. Rémy et Fabien y resterait bien. On a beaucoup marché ces trois derniers jours et on commence à avoir mal aux pieds.
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Plus au sud, il y a le quartier victorien, où les couleurs se mélangent. Les maisons ont un côté mystérieux et fantastique. C’est très coloré.
Factors walk
Vers 16h, on rejoint le bord de la rivière Savannah située en contrebas. On se promène sur le Factors Walk au bord de l’eau. C’est là que les marchands de coton appelés Factors, dans les années 1800, stockaient le coton pour le vendre. Les vieux bâtiments le long de la rive, qui servaient autrefois de bureaux et d’entrepôts, ont été remplacés par des boutiques de souvenirs et des restaurants. Ici, le style est plus industriel, moins chic et plus rustique. Mais tous ces commerces alignés au bord de l’eau gâchent un peu le charme des lieux. On marche le long de River Street et on s’arrête prendre un chocolat chaud. Le temps gris n’empêche pas la présence des touristes qui se promènent sur les briques rouges polies par le temps. On raconte que ces pierres seraient venues tout droit d’outre Atlantique. Pendant les colonies, les bateaux au départ d’Europe s’en servaient de ballast pour les cargos envoyés qui étaient ensuite chargés en coton et autres marchandises à Savannah. Une fois à destination, les pierres étaient déchargées et s’entassaient inutilement sur la rive. Elles auraient alors servies à paver les allées et renforcer la falaise sur laquelle Savannah avait été construite et qui commencait à s’éroder.
Cette falaise est sûrement l’aspect du Factors Walk que je préfère. En contrebas, l’atmosphère est plus sombre. C’est l’arrière des restaurants et des commerces. L’espace confiné entre le mur de pierres rouges et les vieilles bâtisses est plus calme. C’est là que les travailleurs font leur pause. L’endroit sert aussi de parking pour le personnel et d’emplacement de bennes à ordures. C’est glauque, parfois étroit et mal éclairé mais c’est authentique et ça attise la curiosité. C’est par ici qu’on accède aux escaliers historiques pour rejoindre les hauteurs de savannah.
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